Andrée Putman la “Grande Dame” du design – Née dans une famille bourgeoise de Lyon, Andrée Putman a grandi dans le VIe arrondissement de Paris. Sa mère musicienne l’incite à devenir pianiste. Ce cadre de vie qui exige une certaine réclusion et un travail acharné ne convient pas à la jeune Andrée qui décide alors d’arrêter la musique. Dès lors, elle réaménage sa chambre de jeune fille avec un lit métallique dur, une simple chaise et une affiche de Miró. Ce sera le début d’une recherche de style pour la future designer.
Par la suite, elle fréquente à travers ses multiples emplois de journaliste des gens issus du milieu artistique, avec qui elle a plus d’affinités qu’avec les intellectuels. À la fin des années 50, elle épouse l’éditeur et critique d’art Jacques Putman. Pendant toutes ses années, elle observe et développe sa propre idée à propos du style, du design, de la mode. Elle était un esprit libre, en parlant du design d’intérieur elle disait; “Il ne s’agit pas de se baigner dans son salon, de jouer au chef dans sa chambre à coucher, mais plutôt d’ouvrir les espaces à des occupations diverses, à des lieux flexibles. Pourquoi les espaces seraient-ils accaparés par une fonction plutôt que de favoriser les sensations qu’ils nous offrent?”
En 1958 elle devient la Directrice Artistique de la chaîne de magasins Prisunic, l’ancêtre de Monoprix. Elle fait alors “de belles choses pour rien” et défend la démocratisation du beau. Par la suite elle travaille pour l’agence Mafia et dévoile de nombreux talents dans le monde de la mode grâce à son flair : Issey Miyaki, Jean-Charles de Castelbajac, Thierry Mugler…
C’est doucement qu’elle débute à aménager des lieux, en commençant par Créateurs et Industriels dans un ancien entrepôt de la SNCF. Viendra ensuite l’hôtel Morgans à New York en 1984. Avec peu de moyens, elle réussit à affirmer son style. Sa carrière d’architecte d’intérieur est alors lancée. Elle sera la première à créer un hôtel –boutique. Elle réinvente la façon de vivre les lieux en remettant en question la fonction classique de chaque pièce et en créant des espaces ouverts. Andrée Putman sera d’ailleurs la première à habiter dans un loft à Paris.
Marquée par son enfance, Andrée Putman disait être “le mouton noir des moutons noirs”. Ce milieu bourgeois intellectuel ne cadrait pas avec son ouverture d’esprit et son sens artistique. De là peut-être lui viennent ce style dépouillé, minimaliste et son analyse particulièrement moderne de l’espace. Elle nous a quitté plus tôt cette année à l’âge de 87 ans, mais elle laisse derrière elle de grandes réalisations. En voici quelques-unes :







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